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Au Bunker de la dernière Rafale

28 mai 2007

Soirée Nébulaire !

Pour la première fois depuis décembre, le Bunker de Verre
a résonné d'éclats de rire, nous étions jusqu'à 17
autour des verres, des images, pour les couche-tards, ce fut Almodovar
Femmes au bord de la crise de Nerf !
collagesoir_e118
Je regrette le sale temps pourri qui nous coupait l'accès à la terrasse
mais nous tissâmes un fier cocon musical,
et d'étranges rencontres furent faites puisque s'y croisaient
des gens d'horizons et d'étoiles divers...

collagesoir_e117
Je vais essayer de poster dans une gallerie des photos de la soirée et de scanner les oeuvres que j'ai retrouvées éparpillées
envoyez moi par mail ce que vous avez réalisé et n'hésitez pas à laisser ici vos impressions sur ladite soirée :
j'espere que tout le monde gardera un souvenir impérissable de l'intense réunion administrative
ultra rapide
car mine de rien, l'association compte ses premiers membres !

Envoyez donc aussi vos coordonnées et tout ce que vous voulez pour que nous puissions constituer un Courrier !
collagesoir_e116

VoiliVoilou, je vais me reposer !

Noam.


(PS : que les auteur(s) des collages se révèlent ! la prochaine fois je m'y mets aussi :p)




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25 mai 2007

Assemblée...



Chers amis, chers errants : il y aura une grande assemblée, diurne et nocturne, le dimanche 27 mai en la représentation physique du Bunker de Verre, au 28 rue danton, au Pré Saint Gervais.

J'espere avoir invité tout le monde, on y parlera de la toute nouvelle association loi 1901 "la Nébuleuse Gilgamesh"
et toutes les formes de créations auxquelles elle pourrait participer.

On fera bombance.

Il y aura maint moyens d'écrire, coller, peindre ou musique de là jouer.

Une caméra ne sera pas absente
beaucoup d'absents referont surface,

le thé à la menthe coulera sans interruption dans nos veines.
Et du café aussi, puisque j'ai commencé à en boire ... :p

J'aimerais par la présente inviter aussi ceux qui lisent ce blog, et que je peu
(ou prou)

cocteau_mani_g

25 mai 2007

De nouveau la nuit

Il est 4h33 du matin,
je finis quelques calligraphies...

calligraphie112


calligraphie111

calligraphie110


calligraphie109


18 mai 2007

Shortbus

Shortbus
you've got to get in to get off

shortbus08

 

« John Cameron Mitchell said he would like to do a movie
about love and sex that would not censure itself in any way. »

Ce film m’a bouleversé, mais comment trouver les mots justes pour
en parler ? Par où commencer ?  Par où sinon par ce corps si vénéré
et si exécré de nos sociétés modernes.

 

Apologie du bien-être dans les médias mais surtout du bien-penser,
Sections sexo des magazines sexy qui ne savent plus quoi inventer,
est-on assez ceci, cela, a-t-on essayé ceci cela, cela jamais. Elles
pendouillent, ces annonces stupides devant nos yeux, ces chiffres,
matraques tuant la trique : publicités délétères de nos métros !

 

L’érotisme est mort sous une épaisse couche de vernis publicidaire.

 

L’amour, le désir est quelque chose de brûlant, qui s’accommode
de poésie, de littérature, mais certainement pas du journalisme.

 

Pourtant on parle : mais on en parle trop et l’on en parle mal.
Car la gêne, es-tu gêné d’être gêné, demeure, insidieusement.
Le sexe et ses couvertures glacées, qui l’aseptisent. Sade, dératisé.

 

                                Hurlerons-nous en sa faveur ?

 

Entre l’érotisme et la pornographie il y a tout l’écart, l’immense
écart du mystère.
Entre l’érotisme et l’amour, il y a tout l’écart, l’immense écart du
sentiment.

 

Sade n’est pas plaisant à lire : fantasmes d’ogre démesuré ! Il y
aurait plutôt à rire des outrances, boursouflures subtiles des corps,
l’homme aux obscénités vastes comme des marées.
Ecrire les mots du corps, il s’en glorifiait - caca con vit qu’on vide
con foutu baffré foutre - il devait s’amuser beaucoup. Que reste-t-il ?
La sexualité, et tout son pouvoir de subversion.

 

Et pourquoi….

 

Pourquoi deux personnes qui ferait (vraiment) l’amour
ne pourraient-elles être autre que révolutionnaires ?

 

Et sur un écran de cinéma ? Que se passerait-il ?

 

Vaste programme que de réinsuffler aux corps cette magie
        qu’on leur a volée,
et que les amoureux retrouvent instinctivement,
et que les amateurs d’arts recherchent aveuglément.

 

« I fell in love
with the stench
his penis when erect is distinguished
by an expressive scar
cut by a canine tooth

we fuck like wolves
in certain phases of the moon. »

-Laura Rosenthal-

 

Shortbus est un film qui m’a choqué par sa sincérité, son sans chiqué.

 

Et cet héritage flou des années soixante, qu’on aurait tort d’oublier,
forces vives de l’amour et de la jeunesse, et les chansons

 

 

de Moustaki :    

 

Nos enfants vont faire
L'amour ensemble
Des enfants qui feront
De la musique ensemble…

 

Le bonheur, parce que tout cela a trait au plaisir. Et qu’on voudrait
que ce plaisir soit d’un ordre supérieur. Plaisir des fruits défendus,
plaisir du désir affirmé à la face du monde et des interdits.

 

Inconsciemment les amoureux s’imaginent peut-être briser quelque interdit.

 

Que de chemins détournés, et je m’en excuse, mais comment mettre les mots sur…
                Comment mettre la main sur les mots ?
Met-on des mots sur une main comme on pose des mains sur un corps ?
Peut-on seulement montrer l’étreinte ? Faire sentir la chaleur d’un corps nu ?

 

C’est une réponse particulière à ces questions qui me surprend dans
Shortbus : si souvent face à l’oeuvre, on se teinte d’un sourire,
sentant les ficelles de la tentative… on est si rarement captivé.
        Mais Shortbus n’a pas sonné creux.

 

                D’abord ce sont eux. Des personnages. Et ça, l’amour.
                 Et cela, le sexe. Comment faire en sorte que nos corps
                    s’aiment. Alors que nos corps sèment. Notre indépendance
                    à défendre. Arrière, barrières : le monde les a érigés. Dépendances…

Un des personnages ne peut pas jouir. Risible ? Dramatique. Elle
n’arrive pas à avoir cet orgasme libérateur. Qui est incapable ?
Elle, lui ? Un orgasme est il seulement pris, reçu, donné ?
Le plaisir : à qui appartient-il ? à qui appartient-on dans le plaisir,
on dit s’appartenir, on se tient on se sépare, on se sait par quelqu’un.
On se tient, épars, contre l’un. On s’y jette ou blottit. Vivre ou comment
vibrer, pulser, lécher, sucer il faudrait dire donner sens, donner vie
sans dessus dessous c’est : concoction du bonheur en cocon galactique.
Sans ce plaisir suprême ferait-on l’amour ?
Ne devrait s’y mêler ni habitude, ni perpétuelle crainte de

 

décevoir : tout devrait y être extraordinaire.

 

Ce personnage, cette femme, cette asiat’, désire un orgasme.
Horizon qui la laisse incomplète : contre cette frustration
on frissonne déjà d’un climax à venir. Imaginons que cela
soit vrai, nous autres spectateurs sexés et orgasmés (on le
suppose au minimum) la regardons comme depuis un miroir
sans tain. Désir, frustration et simulation. Tout nous touche :
sommes-nous réellement les membres privilégiés d’un monde
fantastique de l’orgasme où les membres des deux sexes
prennent des dimensions féeriques ? Sommes-nous ? Ou
plutôt, comme elle, ne sommes-nous pas que de vierges
pratiquants du Kama-Sutra. Nos verges vers… quoi ?
Je crois que si l’on s’abandonne à ce film,
on accepte de cheminer avec cette femme.

 

Bien sûr, il y a d’autres récits dans la trame : mais celui-ci
en est le moteur, celle-ci en est l’initiatrice. Cette femme chemine vers...
L’orgasme : est-il autre chose qu’un instant gainé d’or ?
                    Spasme(s) d’un beauté convulsive…

 

Je vois de mieux en mieux la forme humaine

Comme un dialogue d'amoureux
                    -Eluard-

 

Plus qu’aucun autre, ce film entraîne en l’amour ses spectateurs, les
entraîne jusqu’à cette fanfare du tonnerre dont je vous dirai
quelques mots. On en sort changé, triste, heureux, thoughtful,
inquiet, libéré, amoureux, solitaire, c’est la nuit car le film pour les grands
est projeté plutôt tard : embrassons la nuit qui nous brasse, à la sortie
du ciném’art. L’après qui se lit après dans les yeux, n’a pas besoin de paroles,
tout ce monde sort un peu en apesanteur. On en sort grandi. Grandissant ?
Et ces silhouettes dans la ville : iront-elles vraiment dormir ?
            Tendre est la nuit. Tendre vers la nuit.

 

Poids des mots. J’aimerais tellement dans ce texte ne pas
m’appesantir et juste arriver à dire. Mais comment faire
l’éloge de l’amour sans mièvrerie ? Nous sommes aux corps.
Voici les écorces : allez plus loin c’est prendre le risque
de bafouer l’être. De violer, d’humilier.
Et face à l’autre que faire d’autre sinon voiler sa propre intimité.

 

        Que peut-on offrir d’autre… que sa propre nudité ?

Nos pudeurs, futiles, et les corps, nus. Dans ce film on voit
des hommes et des femmes nus. A poil, on voit leurs cheveux,
leurs peaux, leurs poils, on entend leur voix, on ne nous cache
ni leur geste ni leurs sexes. Mais tout est si ambivalent : qui est aimant ?
Et quel amant…
On dit foutre à poil, déshabiller, écorcer, écorcher vif. Mettre notre
peau et nos nerfs à vif : la question, l’autre (nous met à).
Et notre corps est parfois cet autre, dont les cicatrices racontent une
histoire étrangère à notre esprit, il est notre pesanteur, notre paresse,
notre paralysie. Notre rage, notre tendresse, notre bonheur.

 

                   Rien n’est moins faux : rien n’est moins beau.

John Cameron Mitchell, extraordinairement, nous met en
confiance, on rentre en confidence : le film s’est développé
sur des années de liens tissés. Une caméra sans fausse morale
dans un nouveau Décameron  fait de nous des voyeurs d’un
genre bien particulier. Voir, c’est déjà participer, susurre
la maîtresse du Shortbus. Mais que font-ils, au juste,
et que voyons-nous ? Partager l’intimité d’êtres non plus
chimériques mais de chair et de son : on apprend à ne plus juger, pour voir, enfin.

 

Ça a l’air facile et pourtant dieu sait qu’ils ont la peau dure
les préjugés concernant le sexe et  sexes et corps, toutes
formes que prend la sève : les regards des gens se détournent
dans le métro quand deux hommes ou quand deux femmes
s’embrassent. Au fond d’eux-mêmes, bien des gens trouvent
ça dégueulasse car enfin l’homosexualité et ils ne peuvent lier
l’idée des hommes s’enculant bien à fond à l’amour qu’eux-même
peuvent porter, deux moustaches qui se froissent, deux femmes
qui se fondent. Tant d’hétéros font mal l’amour et font au fond
semblant d’amour et font au fond mal en amour, mal à l’amour.
On me dira tout ce qu’on voudra, on traite encore les gens de pédé,
d’enculé, de salope, de p’tit pédé, de gouine : ils viennent vite à la
bouche les mots, et qui sait ce qu’on en pense.

 

            Au fond, pas du bien : que de cons, contraires au con.

 

Et pourtant dans la rue, hier, aujourd’hui, les amoureux sont
les seuls
… Il ne marcheront peut être pas toujours main dans
la main but for now they do. Qui ne  dira, voyant deux amoureux
main dans la main dans la rue, qu’ils ne sont pas toute la beauté du monde,
qu’ils sont invincibles et qu’ils sont victorieux ? Et pourtant on est jaloux
de son sexe et du sexe des autres, je les entends bien : le racisme ne s’est
jamais laissé attendrir devant un couple d’amoureux, on cassera la gueule
à celui-là parce qu’il est noir et qu’il fait l’amour la nuit avec une blanche.
Et ce blanc-ci ne sera jamais le bienvenu dans la famille de celle-là. Et quoi ?
Ils prétendraient faire l’amour ensemble, mélanger leurs salives et leurs odeurs ?
Le racisme a plus peur de cette fusion de deux corps indistincts, aimants,
color-blind sous les couette que de tout autre chose. Qu’on se le dise,
halte au cœur, étranger
. On déteste la mère qui s’est remariée, et l’homme
dans son lit : on déteste le père qui couche avec son étrangère.
Et cette fille, ce garçon qu’on a aimé et ceux qui passent par son lit !
Celui qui prétendrait au cœur de notre soeur. On est jaloux, intolérant.
Et le sexe rend fou ? Que penser du mariage, longtemps viol
conjugal immémorial, de l’hypocrisie, de la violence ?

 

Rimbaud avait raison : l’amour est à réinventer.

 

L’intolérance face à l’amour : le combat serait-il aussi simple ? Des
religions de tolérance, je rigole doucement… mais merdre, le beau
mot d’ordre que voilà : embrassez qui vous voudrez. 
            L’amour en partage, sans rage, et Prévert qui savait disait :

 

Pour toi mon amour
Je suis allé au marché aux oiseaux

Et j'ai acheté des oiseaux
Pour toi

Mon amour

Je suis allé au marché aux fleurs

Et j'ai acheté des fleurs

Pour toi

Mon amour

Je suis allé au marché à la ferraille

Et j'ai acheté des chaînes

De lourdes chaînes

Pour toi

Mon amour

Et je suis allé au marché aux esclaves

Et je t'ai cherchée

Mais je ne t'ai pas trouvée

Mon amour

 

        Est-ce dire une peccadille que d’écrire qu’un tel film

 

pulvérise l’intolérance en matière de sexualité ? Peut-on
le condamner sérieusement cet homme qui se fellationne
lui-même, est-il répréhensible, ridicule ou même dégueulasse ?
Peut-on imaginer faire l’amour en chantant The Star-Spangled
Banner
dans le cul de son copain ? Les mots jouent ici contre les images.
Ils parlent avec gêne de ces choses-là, et les images sont pleines
d’une magie particulièrement indicible : cet homme qui se renvoie
à lui même, onanisme yoga ? Peut-être parce qu’on ne peut comprendre
une chose tant qu’on ne l’a pas touché avec sa propre langue, et les amoureux
le savent bien : la langue est le sexe universel.
Prière d’insérer ici la langue vivante, la langue étrangère… légère.

 

            Cet homme qui se suce lui-même, est-ce pour se toucher, dernier
geste d’existence face à sa propre caméra, épreuve à tenir, épreuve
à laisser avant de se suicider ?  Peut-être parce que personne ne peut
véritablement le toucher. Peut-on se donner l’amour ? On dit que
la masturbation ne va nulle part, intellectuellement parlant !
N’est-ce pas plutôt le mystère de quelque étrange maturation,
exploration ? Misère… maculation… Le film s’ouvre sur cet
homme clôt sur lui-même, qui va se dérouler en se levant et se
dérouler sur la pellicule, il est le deuxième protagoniste. Nous
l’observons, nous ne sommes pas les seuls. Un voyeur se fait un
film du bonheur supposé de cet homme-là, et se fait sûrement un
grand mystère de son yoga. Supposer le bonheur de l’autre, put-on
jamais faire autrement
?  Cet homme a sucé des bites pour de l’argent,
tente-t-il de se réhabiliter à l’amour ? Cet homme, sa bite, cela sonne
mal, pas très digne. Disons, cet homme et son vit : c’est-à-dire sa vie,
sa vitesse, son ivresse. Ce qui le fait ou bander ou bandant. Tendu
en avant comme une explosion de désir, et notre nous dichotomique : 
il y a nous, et notre sexe… Foutaises ? Foutre à la fraise ! Les hommes
de la salle, très mal à l’aise avec le sperme de ce monsieur, n’ont sans
doute pas goûté le leur, qu’ils imposeront à leur devotchka, à leur monde.
Suis-je fou d’y percevoir une métaphore ?
Parvenir. Son orgasme aura à voir avec la mort, la connaissance.
Symbolique importune ? Je ne puis croire que l’amour physique
soit vide de sens, Cocteau m’en soit garant :

 

Ce corps qui nous contient
Ne connaît pas les nôtres
Qui nous habite est habité
Et ces corps les uns dans les autres
Sont le corps de l’éternité.

 

            Le caisson de privation sensorielle : le dernier des lieux
pour se sentir, primitivement. Best place to smoke. La
musique flotte dans un sac plastique que l’on retrouvera

 

autour d’une tête enfiévrée. La mer, la marée, la piscine et
le caisson : tous ces corps flottent, je ne vois pas une meilleure
image de notre vie intérieure. Tout ce qui, en nous, reflue, afflue.
La femme liée à ce lieu a pour métier d’être sadique à la demi-heure.
Et l’Asiat’ qu’elle cherche pour amie est confrontée au quotidien à
l’incompréhension au sein du couple. Comment na pas sourire
devant les séances de je-médite-face-de-toi-pour-vider-les-tensions-inhérentes ?
            Des corps déréglé : désaccordés, comme un piano, à cause de l’humidité,
des mauvais traitements, ou simplement du vide.
Corps adulte, cherche à être à l’unisson.
Mais comment se régler ?
Et sur quel son ? Si les règles, et la religion qui s’en mêle : sexe sale,
impur, salaud. Toutes les positions du Kama-Sutra : simple poudre
aux yeux sans cette tendresse qui pousse deux amants, à se toucher,
à se regarder doucement, à se lécher sans se soucier
du sang des règles au goût bleuté.

 

Un  langage cru vaut mieux que des corps cuits.

            Ce diapason, dans le film, c’est le Shortbus.
Club où quoi ? Qui se collent les uns contre les autres, en toute
liberté. Un lieu d’ébats ? Un point départ : « very much like the sixties,
but with less hope ». A la sortie du cinéma, débat, s’il existe
un tel endroit sur terre. Shortbus est Thélème telle que
je l’aime, l’utopie. Aujourd’hui le sida guette les amoureux
un peu fous, inconscients du danger, amours empoisonnés par la mort.
Bien sûr, nous ne sommes pas comme emprisonnés, mais depuis
les sixties nous sommes appelés à jouir dans une autre dimension.

 

Le Shortbus est la salle des corps, la salle des mots, la salle des
chattes, la musique omniprésente. Bénie soit une fois notre
époque moderne : jadis à moins d’une orgie à la romaine,
on ne pouvait avoir et la musique et l’amour.

 

La musique fait-elle l’amour aux gens qui l’aiment ?

 

Et la salle des corps, ce spectacle entr’aperçu, la seule belle orgie.
L’or gît : sans cupidité, tous se livrent et se donnent. En la réalité,
il y a toujours des gredins, des gourdins, la violence et le sexe sur
(télé)commande. La salle des corps, c’est le rêve d’une sexualité
libérée, ce qu’on appelait l’amour libre. Soyons déjà capable
d’aimer librement. Il est deux anges nus aux corps recouverts de
tatouages : c’est sur les yeux de celle-là que l’asiat’ lit l’orgasme fou.
C’est en leurs corps recouverts de musique qu’un couple s’offre à
nous faisant littéralement l’amour. Par quel miracle… la caméra sort
de l’obscurité le don de merci, le don de chair, ce don si cher. Ce qu’il
faut, d’être, d’amour, de vie pour se donner à l’autre, ce qu’il faut de geste
et d’amour pour le recevoir, ce qu’il faut de force et de désir pour le
prendre jusqu’au fond, jusqu’à la dernière goutte. Émettre, pulser, saisir,
sentir, épouser, ralentir, se mettre, être, lisser, s’immiscer, faire plaisir
(pas pour lui faire plaisir, mais bien plus : faire exister le plaisir,
virtualité douée de corps). A l’écran, quelques instants…
Leurs corps tatoués, plus vierges désormais : ornés sublimés.
Leur corps dessins mouvants à écouter, à déchiffrer. Ils lui font signe. Nous…

 

La chair est faste, et lisse ! Nous lirons tous les livres…

Ah, les yeux de la belle tatouée ! Et le maître d’œuvre du
Shortbus a cette phrase étrange : « I used to want to change
the world. Now I just want to leave the room with a little
dignity ».
L’œuf vaginal et sa télécommande. On rit beaucoup
dans ce film, parfois par complicité.  La technologie y tient
un place incongrue, troublante. L’appareil photo du voisin
qui d’espion devient ange salvateur, bardé de technologismes,
gravant en spirale sur le visage du rescapé ses coordonnées virtuelles,
mais surtout la caméra de ce dernier. Les personnages de Shortbus,
se mettent en scène et lui se met en film, testamentaire. Mise en abyme
que le film sublime en ouverture sur la vie. L’œil qui voit, et l’écran qui
montre : ce qu’on peut livrer de soi, de son intimité. Nos mémoires virtuelles :
sur l’écran de l’Apple on peut fouiller l’intime de l’autre pour trouver quelque
chose, sans savoir quoi, et sans savoir qu’au fond il vous est véritablement
destiné
. Ce film qui montre tout sans honte, montre aussi qu’il faut monter
et démonter les images. Au suicide, l’être ne laisse plus derrière lui que
des images qui sont déjà des souvenirs. Ce cheminement dans l’eau, dans
la transparence de l’air en sac, questionne tout ce qui nous étouffe. Faire
attention à ne pas étouffer l’autre de notre amour. Bourré de médocs, ce
personnages décide la noyade dans l’inconscience. De l’amour ou de la
science, qui le sauve ? L’homme inattendu, celui du dehors du cercle, et
ces quatre hommes réunis à la fin qui représentent à eux seuls toutes les
modulations du dilemme amoureux. Cosmogonie des corps. Quel feu
d’artifice, un feu sans artifice. L’orgasme vers lequel tendait le film
survient comme une marée qui emporte tout, sur un banc dans une mer
au-delà du décors : place du rêve et du ravissement. New York enserre le film,
New York ballotté à vol d’oiseau voyeur de fenêtre en fenêtre, pourvoyeur
à toute allure du voir, aller voir ce qui se passe ailleurs dans le cœur de la vie :
New York éteint toutes ses lumières à l’unisson du spasme à fond, parce que
cet orgasme est une métaphore : cette panne, c’est une défaillance totale,
d’une ville qui défaille et se pâme. Comme le film bourgeonne à ce moment :
dans la jouvence absolue qui suit l’orgasme, on ne peut rallumer les lumières
que bougie par bougie, dans l’obscurité de nos pensées le monde revient.
Revenir à soi, étincelle par détiens celle mais nous n’en revenons pas.
La musique reprend tout doucement au Shortbus.

Ce vers quoi converge le film : cette fanfare qui déboule. Cette fin qui rend
à notre faim la vie, qui pousse à emplir tout vide.
A crier, et ici à écrire : l’orchestre qui débarque couronne tous les concerts du Shortbus,
guitaristes et trapézistes confondus, à l’unisson

 

« When you're taking your last breath,
then you'll realize your demon is your best friend ...

 

Everybody gets it in the end. ».
Tourbillon, on ne sait qui se perd. A New York dansent ces gens si sincères,
sous le regard rêveur d’une immense femme de pierre, vert malachite
ou fée verte, c’est la géante de Baudelaire.

 

En cette spirale, les deux figures de l’amour
     enlacent l’asiat’ ensemble,
        et l’acceptent en leur sein, sur ses seins.

 

Comment appelle-t-on ça ? La plénitude.

6 mai 2007

Hugo Pratt..

MacumbaGringo00_06072002


fallen ...

phalènes ?

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5 mai 2007

Julie, julie...

calligraphie097

Mots, images trop longtemps repoussés,
parler de Julie, Julie, Julie.

Julie Albert danseuse poète amie rieuse terrible
perdue.

j'aimerai que ces quelques pixels fassent un peu exister son souvenir sur
la toile
j'aimerai construire un jour un sanctuaire.

sans chercher au chef d'oeuvre, je recopie, avec la vitesse de l'intense
deux textes
deux immenses phrases qui sont tout mon héritage
et que j'aimerai offrir à ses petits frères et soeurs, demain
si j'arrive à accomplir la longue route du souvenir vers l'Hopital Tarnier.

Parler de Julie et des années LLG, Louis Le Grand, de la TL T-Hell, de son visage trop long au premier abord
si juste et si joli ensuite.
Amitié au bord du précipice.
Julie et la folie.
Elle est morte le mardi premier novembre 2006, le jour du Tarot, des mains bleues, de la grande catastrophe annoncée
inévitable et inévité
comment pouvais tu éviter l'Astre, Julie ?
J., à la folie...
Tu as fait ce qu'il fallait : rester digne et fière, mordante et jamais vaincue.
Tu reste dans mon coeur et dans mes mots, moi dans la filiation de tes gestes de massage.
Des points secrets du corps, sur le visage et sur les mains, entre les tempes, entre les lombanelles, que tu m'as enseignés.
Du tatouage calligraphie arabe que tu emporte avec toi, qui était aussi un peu mon cadeau pour te souhaiter la vie, et qui signifait "Liberté".

Si seulement faire ces petits riens voulait dire qu'encore tu existais.

N.


calligraphie098


5 mai 2007

Now it's dark...


pas si facile de se remettre à l'ouvrage,
bien sûr, les feuilles abondent, le matériel flambant neuf... flamboie
mais que faut il préparer ?
de l'eau ? une feuille ? un poème ?

mais que calligraphier ?

tout est en quelque sorte à rang d'égalité,
le temps de la plume : le texte d'un ami, un des miens, un poème célèbre, un mot.

ce qui se prépare est encore très flou.

retrouver le souffle, le geste, le plaisir : un plaisir de liberté parce que la calligraphie a été mon expérience autodidacte
plaisir d'intensité : souvenir de grandes et belles expériences : des feuilles recouvertes d'encres entremêlées, les cubes au patron calligraphié, la série de l'hiver 2004 que je n'égalerai plus jamais en finesse et en précision.

Le long
le lent parcours qui m'a suivi, d'achat de plume en découverte de forme :
des épaisseurs différentes se sont peu à peu croisées

art de l'entrelacs, mes arabesques personnelles,
découverte d'Hassan Massoudy et de ses métamorphoses

art du don

toute mes calligraphies furent offertes
occasions mémorables

et mémoire des lignes
sur certains murs, offertes au regard.

je renoue avec un certain noeud, indispensable à moi-même


calligraphie096


simplement, écrire, en suivant la musique de Niels Peter Molvaer
sans prétention particulière
jouir de cette connaissance intime du texte que procure le travail de copiste
s'épanouir dans cette action volontaire : la mise en couleur, la mise en lettre,
la mise en garde.

Un petit recueil d'Eluard, un petit livre bleu intitulé "Une Longue réflexion amoureuse"
découvert dans une cache de la bibliothèque de Beaubourg
fournira la matière...

 

5 mai 2007

Rien, cette écume, vierge vers...

DSCN6824

DSCN6821

SALUT

-

Rien, cette écume, vierge vers
À ne désigner que la coupe;
Telle loin se noie une troupe
De sirènes mainte à l'envers.

Nous naviguons, ô mes divers
Amis, moi déjà sur la poupe
Vous l'avant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et d'hivers;

Une ivresse belle m'engage
Sans craindre même son tangage
De porter debout ce salut

Solitude, récif, étoile
À n'importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile.


-Mallarmé-

DSCN6825


DSCN6826

4 mai 2007

Dragon...



Cette nuit je reprends la plume et le pinceau...


Voici un paysage d'îles flottantes et un dragon chinois...
le voyez-vous ?



Phototh_que___7714

(allez je vous aide, il a des moustaches, comme le dragon de l'Histoire Sans Fin)

28 avril 2007

Alphaville...

alphaville


"Ta voix, tes yeux, tes mains, tes lèvres.

Nos silences, nos paroles. La lumière qui s'en va, la lumière qui revient.
Un seul sourire pour nous deux. Pas besoin de savoir.
J'ai vu la nuit créer le jour sans que nous changions d'apparence.
O bien aimée de tous, bien aimée d'un seul, en silence ta bouche a promis d'être heureuse.
De loin en loin dit la haine, de proche en proche dit l'amour.
Par la caresse nous sortons de notre enfance.
Je vois de mieux en mieux la forme humaine, comme un dialogue d'amoureux.
Le coeur n'a qu'une seule bouche.
Toutes les choses aux hasard, tous les mots dits sans y penser.
Les sentiments à la dérive.
Les hommes tournent dans la ville.
Les regards, la parole et le fait que je t'aime, tout est en mouvement.
Il suffit d'avancer pour vivre, d'aller droit devant soi vers tous ceux que l'on aime.
J'allais vers toi. J'allais vers la lumière.
Si tu souris, c'est pour mieux m'envahir. Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard. "

Godard-Eluard
in Alphaville.

Alphaville_1_r

28 avril 2007

Fear and Loathing in Las Vegas

fear_and_loathing


San Francisco in the middle sixties was a very special time and place to be a part of
. Maybe it meant something. Maybe not, in the long run . . . but no explanation, no mix of words or music or memories can touch that sense of knowing that you were there and alive in that corner of time and the world. Whatever it meant. . . .
History is hard to know, because of all the hired bullshit, but even without being sure of "history" it seems entirely reasonable to think that every now and then the energy of a whole generation comes to a head in a long fine flash, for reasons that nobody really understands at the time — and which never explain, in retrospect, what actually happened.
My central memory of that time seems to hang on one or five or maybe forty nights — or very early mornings — when I left the Fillmore half-crazy and, instead of going home, aimed the big 650 Lightning across the Bay Bridge at a hundred miles an hour wearing L. L. Bean shorts and a Butte sheepherder's jacket . . . booming through the Treasure Island tunnel at the lights of Oakland and Berkeley and Richmond, not quite sure which turn-off to take when I got to the other end (always stalling at the toll-gate, too twisted to find neutral while I fumbled for change) . . . but being absolutely certain that no matter which way I went I would come to a place where people were just as high and wild as I was: No doubt at all about that. . . .
There was madness in any direction, at any hour. If not across the Bay, then up the Golden Gate or down 101 to Los Altos or La Honda. . . . You could strike sparks anywhere. There was a fantastic universal sense that whatever we were doing was right, that we were winning. . . .
And that, I think, was the handle — that sense of inevitable victory over the forces of Old and Evil. Not in any mean of military sense; we didn’t need that. Our energy would simply prevail. There was no point in fighting — on our side or theirs. We had all the momentum; we were riding the crest of a high and beautiful wave. . . .

So now, less than five years later, you can go up on a steep hill in Las Vegas and look West, and with the right kind of eyes you can almost see the high-water mark — that place where the wave finally broke and rolled back.


-Hunter S. Thompson-

13 avril 2007

J'voudrais dire un slam...

LE METRO DE LA TRAME



J’voudrais dire un slam pour un grands corps malade.
Pour l’avoir écouté de ballade en ballade…

Si, et par des temps anciens on a écrit DES LIVRES ENTIERS
Sur des chevaux…

Ce qui m’obsède – moi -- c’est le METRO.


Et v’la que je le nomme
Mais qu’est-ce qu’eul métro nomme ?

C’tun métronome – autonome

UN GRAND CHROME QUI BRAME

La trame du métro  …   LE MÉTRO DE LA TRAME.



Et  ses  couloirs -- qui s’accablent de câbles
Ce train qui grince  --  sa trace
partout des graphes
/où que tu passes

V’la la couleur des choses rapides
Cette texture mouvementé

Mouvante des cœurs / trépide

Il est temps d’inventer / l’écriture
De ce qui se trame dans l’tromé ::


Certains serpents tintent à sonnette
D’un métal - – pas honnête

Mais nous sommes d’ce serpent
Qu’arpente après l’arpent
--Des pentes
            notre descente sert
                        d’être ailleurs


Dans ce monde de poussière // on voit pas défiler l’heure


Et c’est le monde qu’on boit
Qu’on a bu – qu’on a vu

On se lève -- on s’abaisse
Mais l’voyage sous terre
C’est le voyage au rabais

               
            Dans le métro
              Baisse les yeux
                 Si tu veux pas croiser son regard

            Tu te regardes un reflet
            Dans la vitre qu’est miroir
            (D’intensité)

Mais belle si d’un regard
                    Toi qu’habites sur l’autre face du quais.


            
                La marche / L’attente sur un mode singulier
                Les flots—les flux—les regards
                Mais l’pire dans l’tromé
C’est l’trop-plein.
                Ct’humaine compression
                Qu’empire avant d’se frayer un chemin
       
            Dans le Wagon
                Y’a cette fille qu’est plus grande que moi
                Dame j’ai pas la place déplier un regard
                Parce que j’ai les yeux dans ton bras


 
Et j’regarde qui sont des hommes -- et puis des femmes
            De ces corps distant dont parfois
                    Je ne vois que les pieds –
--des jours de vague-à-l’âme

            Assis d’escarpins -- des converses
            New-Rock ou mocassins
            Des Tennis et pieds nus
            Des nus-pieds éthérés
            Des pantoufles fatiguées
            Des paires dépareillées
            Et des chaussures neuves qui couinent.
            
            Ceux qu’empestent et d’autres – un peu trop clean
            Des jeans délavés
            Des jambes épilées

            Des tissus d’étoiles...


On a tous vu de quoi j’parle :: le spectacle de l’humanité


De ces gestes perdus - - de conversations entendues
            Ceux qui débordent d’un sourire
            Un rire qui porte
            Ceux qui s’emportent
            Celui—qu’un tic envahit
            Cette fille que l’impatience – trahit.

            Ceux qui parlent au portable
            Et qui sont pas gênés d’te faire sentir
            Qu’ils ne sont pas de ton côté

            Ceux qui pianotent la danse
            De leur correspondance Ès et Messée
            Ceux qui attendent un appel—un rappel
            Ceux qui disent : « ça à coupé »


            Des amoureux qui se tiennent par les poignets
            Sur les genoux – par les nous
            En bouche debout –ceux qui s’embrassent
            Ceux qui s’enlacent
            Des kiss discrets—aux patins lovés
            Ceux qui les font résonner
            Ceux qui se disent des mots secrets


            --J’entrevois des visages
            Trop près qu’on voyait pas --Qu’on envisage quand ils s’éloignent
            Ceux qui se traînent et ceux qui se magnent
   
            Moi je rêve, pis y’a ceux
            Pour qui l’tromé
            C’est le dortoir de Paname.
            
          
            J’oublie pas ce pauvre
            Qui d’mon enfance plus p’tite qu’un dossier
            Entrait dans la râme aigrelette – déclamait

            « une minute de poésie :
            sous-le-pont-mirabeau-coule-la-seine »

       
        à toi mon misérable : j’connaissais pas l’Apo
                        ni les Ponts – ni la scène
                            Ni l’amour – ni la haine
            
   
        Et j’avais peur de toi eul squelettique apôtre
        J’oublie pas qu’à la fin—tu nous disais merci
                J’comprenais pas pourquoi
        Maintenant je sais—merci.


Le tromé parfois ‘en fais des rêves : tu les connais
            De ces couloirs qui n’en finissent jamais
            Ceux qui passent sous la mer
            Ceux dont on ne revient jamais

Une grande pancarte // pendue au d’sus d’un escalier
ICI DE BIEN ETRANGES RENCONTRES SERONT PERPÉTRÉES


-- mais le jour  c’est la sation DEBOUT

            Les bras crochés aux crochets
            D’barres de fer à poignées

            Y’à Celle dont on voit le nombril   
            Et Ceux qui ont les cheveux rasés

            Les vitres griffés de coups de clefs&de reflets

            Les murs blancs dallés
            La ligne bossuette – faite pour les non-voyants
            Ceux qu’on voit pas – ceux qui sont sûrs d’être voyants

            Ceux qui tendent -- des embuscades dans les couloirs
            Ceux qui dorment comme des loirs.

            Ceux qu’à dix treillis sur un joueur de djembé
            Aux couleurs de la RATP –bleu / vert
                    Rien à péter


(Et les brocarts de publicité jetés à la face)
   
        Ceux qui dessinent des signes—sur des carnets
            Ceux qui disent : « je te connais ? »

          

            Ceux qui vivent
            L’eau vive des couloirs
            Bruissante de lampe-phares
                Et l’air des souterrains—le soir

            Le métro aérien – paris vitesse accélérée
            Ses misères et ses trains
            Barbès façades d’jardins secrets
            Graphès d’inaccessibles sur les toits
Canal Saint Martin – la Seine et des tours qui chatoient
            Quelques moments d’bonheur
            Mais la trame du métro
            C’est c’te ville souterraine
            Cette ville où t’es reine

Des voûtes et d’asiles des palais
Par paliers : le jour artificiel – partout où t’esperais.



Les stations / y’a les originales
Et celles qu’on a écorchées.



            QUAI DE LA RAPÉE
                A PAS D’HEURE
                    A  PAS D’HEURE : tout à dérapé

Y’a des brise-lumière sur l’eau longue de nuit
Ça va perçant jusqu’au cœur
Ce pont de pierre qui s’enfuit
Les lumières – comme des leurres


        Ce jour d’après-minuit   
        Et c’tromé qui dérive
        D’une rive à l’    autre -- ivre

Il faudra VIVRE
        Car les pleurs n’arrêtent pas
La course de la nuit.



Tu l’entends venir de loin
                Cet aire de blues ou rap ou jazz
                Insolite écho rock       
                Des plateformes qu’entrechoquent
        La musique
                Pour sûr qu’eul murmure des murs—dure
                C’te musique tapie que la sourdine --emmure
                Sur des tapis roulants – v’la des tapis volants
               
                Le baladeur total-kamok quand tu planes.   


    A Châtelet’escalator
            Y’a c’te mosaïque – d’rubans enrubannées
            En toute simplicité

            O’ Tel de Ville –cte couloir que des zigues avaient libérés.
            Pas une pub sur cent mètres
            On pouvait respirer



            La trame du métro // ou l’voisinage
            Du voyageur d’en face // ou l’usagère
            La voyageuse légère
            Les yeux perdus – sur des détails imaginaires
            
            Et cette femme aux cheveux noirs très longs
            La trentaine d’années damnée
            Et moi qui faisait semblant de lire
            Et qui la regardait

            Quand elle s’est levée je n’ai vu qu’un instant
            Qu’sa main gauche était -- – en cire

            Et cette jeune fille aux cheveux blancs si blancs
            Qu’elle avait l’épaule si griffée
            Elle qui était tatouée
            Avec les yeux de celle qui a – qui va pleurer…
       
          
            De ces destins qu’on croise dans le métro
            Souvent—on a rien cirer
            Mais depuis ce jour je connais le sens
D’une main qui sur l’cœur est porté
En signe de naissance.   

            Le métro porte ouverte au cœur de l’humanité.
                        


4 avril 2007

AEON FLUX

Stop all the clocks !         Cut all the phones !
Sortant du vivier importun et important de l’espace
Temps un flux sorti d’éons !
AEON FLUX !

Image d’une émission sauvage compilation
Kaléidoscope à pic : l’œil du cyclone
Il y a des siècles sur canal plus ou moins.

Sauvage électro – Cyberpunk avant l’âge
Que je regardais en cachette.

Je parle bien sur des années 90 que nous traversâmes (si, si, enfant.)

De cette époque troublée et enfantine un image obsédante est restée :
Au cours d’un vigoureux baiser de dessin animé, une molaire creuse sert de réceptacle à un message secret
Les deux amants-espions sont réciproquement dans un train et dans un avion filant à cent à l’heure.
Cela ne durait que quelques secondes…

La toile infinie et infiniment folle du net
(pas très)
ad patres
vient de me régurgiter en pleine gueule l’intégralité du court métrage d’animation
moi qui ne faisait qu'une recherche sur Corto Maltese !

et de révéler une série de Science Fiction complètement déjantée signée Peter Chung
le nom de la série : AEON FLUX
nihiliste anarchiste post cyber punk dans ta face incongru torride inquiétant

un bijou d’animation et d’action qui n’a pas grand chose à voir avec le film de SF à la jmelapète sorti en 2005 avec Charlize Theron.

Non je parle d’une véritable perle surréaliste.

L'ouverture de la deuxième saison, ici ! Avec LA scène de la Drosera !

LEISURE ( !!!)

WAR
( not what you believe)

GRAVITY (avec la fameuse scène du baiser !)

TIDE

Ces liens pointent vers des mini épisodes dont vous découvrirez vous même la particularité troublante.

Je vous invite à regarder les épisodes de la première saison  ici ! L'histoire est vraiment fascinante !

Enjoy !
Hurle Métal !

25 mars 2007

Gaudi...


Dinosaure_1


Par ce Guël, Gaudi !

Mozart est chromatique entache et céramique : Gaudi
des bris ses mosaïques

Emporte, en porcelaine carrelle, ces rumeurs pavées
dans : sans confusion

Val, allée des colonnes
Des tétons de bétons tâtés par les pourtours
Tâtons : encastré sans mortier ces roches de carrière
Sont tirées de la mer et s’accrochent en tassées.

Ah les penchées !
La femme du pêcheur
Est cet empilement catacombesque de conques.


Ah, cette allée qui la terrasse
Sur-régulière
Et blanche est son port sélène :
Les alcôves partout plafonnent à l’empreinte des sphères.

Il est une pieuvre en centre une rosace
Et ses ventouses sont couvercles parsemé(s)
gaudguell1

Gaudi ! Es-tu l’être-pieuvre de cette œuvre maîtresse ?
Pierre de fête immense aux nuances tantôt solaires.
Les mosaïques de cet envers
Illustré son empreinte par un seul carré nulle part.



Eclats dont le tout épars sème en pointillisme
Un triangulaire plus près des palettes de gouache
En ailleurs les alcôves du parc Güel grandes blanches
N’y sont polies pour autant
Tout ici relève des nuances danse.
Entré dans la cité-jardin ses fenêtres bombées de grillages
Grille-on du long des dôme et des tours crénelés.

L’iguane y monte la garde qui bave continuellement
Incrusté du galet des métaux, recouvrant mal
Une végétation d’eau se fond dans le décors fait
d’une fontaine…
parc_guell_salamandre

11 mars 2007

-center point-

centre pompidou et sa rézosphère
des coursives des étages supérieures ont été ouverts aux déambulateurs
fascination du soleil sur la plaz'esplanade
du fait de la lignement, les ombres sont de biais

des saltimbanques ont tracé, à divers endroits, des espaces avec des cordes.

diabolique lanceur de diabolo

acrobote jongleur et manipulateur de sphère
(la sphère de cristal est ma préférée, illusion de densité et reflet hypnotique, acrobatie dans linuosité du mouvement, toujours à plat, sur une joue, en un éclair sur l'autre, dans le creux du dos, longeant les bras, les coudes, les doigts. Voltigeant.)

contreperformance, tout au fond de l'arène d'un homme qui rate tout ses tours, il dispose d'un immense arsenal d'objet (empruntés ?)

effet du soleil, j'ai complétement la fièvre,
je me perds dans ce centre du monde
parceque la bibliothèque est fermée.
Centre_Pompidou_01

je suis perdu dans une des salles souterraines,
très fatigué...

en sortir ?
il me semble que le monde a cessé d'exister

9 mars 2007

The Authority : un comics badass' ... à lire

icon7

The Authority : un comics badass' ... à lire debout à Gibert pour de grand moments d'émotion
(avec de vrais morceaux de Warren Ellis dedans !)

authority4

7 mars 2007

Résumé : aujourd'hui pas de résumé

en plus d'une réference au garage hermétique de Jerry Cornelius, une illustration de celui-ci, et une du Salammbo de Druillet
ce post comporte un lien http://www.hubertdelartigue.com/pp_xwing_01.html
vers le site d'un être dément qui vous apprendra a faire un X-Wing et un Faucon Millenium
avec deux tickets de métro et un cutter.

Major_Fatal___T01___Page_036Druillet_SALAMMBO_sample_pageWooo...

6 mars 2007

Shortbus

allez voir Shortbus de John Cameron Mitchell tant qu'il est encore tant !
http://www.allocine.fr/seance/filmcp.html?cprojection=116330&codepostal=75001&j=0&version=0

Ce film est magnifique, bouleversant et sensuel, comique et extatique, libre.

I swear ! It moved me.
http://www.shortbusthemovie.com/110133_9_shortbus


Ce corps qui nous contient
Ne connaît pas les nôtres
Qui nous habite est habité
Et ces corps les uns dans les autres
Sont le corps de l'éternité
-Jean Cocteau-

5 mars 2007

Transmet'

And the lord said : give them hell, boy.

O TOI LECTEUR QUI NE CONNAIT PAS ENCORE TRANSMETROPOLITAN
clique donc là pour voir de quoi il retourne (spéciale dédicace to Louis :p)
la collec' complet' est au bunker, avec Akira, Top Ten et tout Frank Miller

transmetropolitan, is the ultimate gonzo-journalism comics
ask Hunter S. Thompson for further infos
check the Web, and the PULPS bookstore in the Quartier Latin.

I say.

lego

4 mars 2007

And now for something completly different.

et maintenant, un peu de culture
j'aimerais vous proposer la lecture de deux ouvrages, lectures facilement imprimables, découpables et peu coupables.
*le premier est intitulé 20 Leçons sur les Beaux-Arts par Alain
-en voici une version .rtf
-et une synthèse de la leçon sur la poésie
chaque leçon est un véritable plaisir des sens, il suffit de piocher dans le sommaire un art qui vous intéresse (arts de la scène, du langage, poésie, théâtre, musique, danse, chant) et de se plonger dedans
(utilisez l'option "imprimer de la page tant à tant" pour vous faire une lecture sélective)temeraire_detail_turner

*le second s'appelle "L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproduction mécanisée" par Walter Benjamin
l'auteur y parle de l'Aura des oeuvres d'art, et s'interesse très particulièrement à tous les problèmes soulevés par le Cinéma.
-L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproduction mécanisée
-synthèse de l'essai
malgré le titre un peu repoussant, c'est un petit bijou d'intuition et de perspicacité, (un bijou très critique !)

et des feuilles imprimées c'est quand meme rudement plus façile à souligner, et à annoter qu'un livre
alors ne ratez pas cette base de données extraordinaire
http://classiques.uqac.ca/classiques/index.php

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