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Au Bunker de la dernière Rafale
27 juillet 2007

Marseille : première plongée depuis... des siècles.

The Dance was exhausting.
The Dive is vivifying.

Quelques pas hésitants, la nuque, le torse tâtés d'eau.
Et puis la tête entraîne : le plongeon.
Forget about the pools, the baths : boundless,  there was the world under there : the Sea. She.

Ever Wanted to be a dolphin?
To breathe there ?
Monopalmer en serpente. Onduler du long : Impulsion démente  jusqu'à crever la surface.
Faire surface.
Tuba : tube à évent.

Like a Whale. Parcourir les distances de l'impulsions.
"Est-elle almée ?"
Etre palmé...

Retour à l'élément. Choc dimensionnel : and I ask mysefl : HOW LONG, HOW LONG SINCE I WENT TO THE SEA ?
I embraced the water.
Je retrouve mon enfance, mon adolescence, mon futur : toute cette partie de ma vie aquatique que j'avais oubliée.
J'étouffais sur la terre, je retrouve la confiance, la brassée, l'embrasée, le grand bleu.

I feel like a very special Nine Inches Nail's Song incarnated ( 11 - LEFT - THE FRAGILE)
et pour une fois c'est une bonne chose.

Great gods...
Je suis un poisson.

Oursins. Docteur Oursin mon vieil ami planqué sur un flanc de rocaille.
Je l'ôte en répartissant le poids de mes doigts, les oursins ne sont pas seulement ces pelottes d'aiguilles craintes.
Je pose la sphère périlleuse sur ma paume, j'attends quelques instants : Smile of the urshin.
Filaments ocres qui partout palpent. Chevelure inversé autour de l'étoile des dents.
Vélocité inattendue.
Je retrouve des mots, d'une antique érudition : Échinodermes : les animeaux à peau d'équinoxe : les oursins, les étoiles de mer, les holothuries possèdent un corps à cinq branches, à cinq dents, cinq mouvements déployés dans l'espèce et dans l'espace selon des habits très différents.

Je visite les espèces marines.
Avec mon masque de plongeur, je ne me sens plus très proche des nageurs en sandales qui n'arborent rien.

La mer,
la vie sous marine : le vol plané pratiqué entre deux eaux. Les courants chauds comme le jour, et ceux glacés comme la nuit. L'eau douce qui passe en source et provoque une vibration dans l'onde sous-marine. La liberté.

le sel me pénètre et me boucle les cheveux.
Je retrouve mon visage de Grèce.
Je veux garder longtemps ce sel.
La tempe retrouvée.

Le monde du silence ?
Je ne crois pas. Mais je ne peux pas raconter.
A part le jour, comme un immense plafond de verre, comme un immense miroir de vertige, comme un retournement de puissance,
la verticalité de l'air, sous l'eau bondir foncer crever cette toile tendue et respirer,
respirer.
Enfant je tenais des mois en apnée...

Dans les souvenirs de la journée, le rêve de la nuit prend la place :

leur visage n'est pas humain, nous sommes dans l'Après, comme souvent, après la Guerre, après le Monde,
nous pillons le contenu d'une armoire, avec cette tribu qui m'accueille même si le décors est l'apartement des parents.
Les figurines enfantines les fascinent.

Je dors en hauteur, contre la rugosité d'une ruine de téléphone.

Je remarque un peu partout, mais à trop de distance de singulières empruntes de pied, bleues comme l'encre.
Est ce de la téléportation ?
Les hommes et les femmes de la tribu n'ont pas à proprement parler de pieds...
pressentiment.

Deux bras de mante religieuse qui s'enfuient par la porte : tout s'engouffre chez James et tous nous les suivons.
Une autre tribu.
Une jeune fille dont les bras de mante se fondent dans ses avant-bras d'humain.

Nous somme les monstres, pas eux.

Une très vieille télépathe écoute mon histoire. Je parle des apparences souvent trompeuses. J'ai la certitude qu'elles le seront à partir de maintenant.
(ainsi, comme j'en ai le souvenir, mes ancêtres furent trahis par un homme, habillés en grand-méchant-grandguignol XIXème siècle, qui dissimulait un canon dans son poignet droit)

Elle sourit.

Je vais à la terrasse pour voir : c'est à présent une librairie très peuplée.
Partout des livres de poésie que j'ai toujours voulu lire, et d'autres dont je n'ai jamais entendu parler.
Je feuillette des livres dont j'aimerais avoir dans la veille une connaissance plus précise.
dans l'entrée de la bibliothèque vit un peuple d'hommes dont la tête est un large pied, dont la paume (de pied) comporte toujours le visage de John Lennon, en très blafârd.

Quand je me pose la question de l'argent, et s'il m'en reste, je me retrouve à flotter, en apesanteur.
Et je plane :
soudain trois vieilles amérindiennes  apparaissent et forment un rituel : un videur patibulaire s'approche.
Elles prétendent honorer un territoire ancestral d'avant la Guerre : je m'interpose et je hurle
DON'T YOU CARE FOR THE RAIN ? DON'T YOU CARE FOR THE RAIN ?

Le videur est terrassé, la vieille laisse sur le sol la marque d'un poing fermé d'où jaillit une demi-fontaine.

On me dénoncera à la police. Je m'enfuie, je passe devant l'appartement de Blutch : il a toujours été en travaux, il abattra la première personne à tirer sur la porte.

Pendant ma fuite : je pense au Bunker : qui sait par quoi il a été repeuplé !

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